- Une survivance historique
... En un sens les bien communs étaient l'institution ou le régime
d'accés "normal" aux biens naturels, avant "le mouvement des
enclosures" et la première vague d'extension du régime de propriété
privée voulue par le développement du capitalisme...
- Une institution de retour pour
relever le défi des défaillances du marché et de l'Etat. La "modernité"
a presque éliminé les biens communs au profit des biens privés et des
biens publics. Les défaillances du "tout marché" (et donc du tout propriété privé)
interviennent, d'une part lorsque l'accaparement généralisé des
ressources commence à remettre en cause la survie de l'écosystème
humain, d'autre part lorsque la ressource principale devient la
connaissance, entrainant une seconde vague d'extension du régime de
propriété privée visant à "enclore" (avec
la propriété intellectuelle) tous les champs du savoir, et donc
à mettre des péages à l'accès à toutes les solutions technologiques et
à tous les réseaux productifs ... Et, comme les "nationalisations"
butent aussi sur des défaillances de résultats, la redécouverte des
communs peut apparaître comme un espoir d'éviter la montée des tensions
violentes...
- Une grande variété d'applications
possibles et donc un vaste chantier pour une Transition ... Bien qu'on doive
désormais reposer en termes de "biens communs de l'humanité" le
problème des ressouces naturelles menacées par le développement des
logiques humaines productivistes et concurrencielles (pour aller vers des logiques coopératives),
les nouveaux communs à promouvoir "près de chez nous" sont
essentiellement des communs construits pour remplir efficacement un
service important pour une population disposée à coopérer pour un accès
optimisé. A partir de là, beaucoup d'activités productives modernes
mériteraient d'être repensées !
II/ L'inéluctable plateformisation des services donne le choix entre
l'ubérisation et quoi ?
- De l'ubérisation rampante de
nombreux services (avec ses conséquences)...
F. Fréry Xerfi canal 16/07/2015 : Echapperez-vous à
l'ubérisation ?...
- Exemples de plateformes alternatives
qui ne demandent qu'à ne pas être récupérées...
...
- Vers l'ubérisation de l'Etat ? (entre
capitulation et disruption ...)
Ubérisons l'Etat ... Avant que d'Autres ne s'en chargent !
Laura Létourneau :
...
III/ De la gouvernance des
nouveaux communs à la transition démocratique ? (La découverte du Commun comme principe
stratégique)
- Pas de nouveaux communs sans
une gouvernance refondée (avec
des
constantes et des variantes)...
Extrait vidéo de B. Coriat
"Les biens communs, un enjeu politique" Octobre 2015
Synthèse (8 mn) :
Pour une gestion en "communs" des biens communs...
- Pas d'autre monde possible sans
autre démocratie refondée du local au mondial...
1)
Extraits d'entrevue avec M. Bauwens autour du livre
"Pour une véritable économie collaborative" le 31 mai 2017 :
A LIRE :"Manifeste pour une véritable économie
collaborative"
(Vers une société des communs) Michel Bauwens et Vasili
Kostakis, -Ch. Léopold Meyer- mars 2017
Extrait vidéo (8 mn) de Ch. Laval et P. Dardot (fin 2014) :
Ouvrage de référence :
La Découverte Mars 2014
NB : Que la sortie par le haut de la crise politique actuelle passe par
le renforcement des communs comme principe stratégique, c'est aussi ce
qu'exprime Ch. Aguiton, auteur
de "La gauche du
21ème siècle" (La Découverte, Aout
2017), et coauteur de "Le monde qui émerge" (LLL-Attac, Aout 2017), dans un
entretien donné à Siné-mensuel (en
Octobre 2017) :
"La société doit se prendre en charge..."
4) Des difficultés à résoudre...
... Et la principale d'entre elles : Comment "Vivre des communs"
(diaporama 7 vues, à voir en
mode plein-écran,
juste pour introduire la question)...
5) Des perspectives politiques en
chantier pour le mouvement des communs :
* Vers des "Assemblées des communs" ... (Comment faire exister et fonctionner des coalitions et coordinations de communs ?)
* Vers des "Chambres
des communs" ...
* Vers un mouvement municipaliste européen ... Voir
l'intéressant compte rendu de la
3ème rencontre sur "le Municipalisme, l’Auto-gouvernement et
le Contre-pouvoir" (MAC3) qui
s'est tenue du 12 au 15 octobre 2017, entre les plateformes
municipalistes espagnoles, à La Corogne en Galice.
* Vers une constitutionnalisation du "Vivir bien"
(ou "Buen vivir") ? (article critique... nécessaire pour progresser... )
...
IV/ Et maintenant...
Co-construire un commun local ?
- Certes c'est déjà ce que nous faisons de façon balbutiante
avec le CTC-42
...
- Lui donner plus d'ambition ? Ou faire exister un autre pôle
fédérateur ?
...
- Impulser, ou juste proposer un récipient propice aux ingrédients
d'une mayonnaise souhaitable ?
* Genre Communecter
Saint-Etienne ?
- Nous
Communecter (à St-Etienne
et/ou dans la Loire), Soit, mais pour quoi faire ?...
* Déjà s'en servir comme réseau social à
privilégier pour les acteurs individuels et collectifs de la
transition, outil de partage d'infos, d'annonces, d'événements, mais
aussi de projets ... ça peut déjà occasionner des synergies... (Et nos contributions devraient améliorer
l'outil)...
* Ensuite, comment s'en servir pour dynamiser des
communs locaux ?... Il faut qu'on y travaille... En attendant,
observons ce qui se fait déjà ailleurs mais qui nous semblerait
particulièrement "communectable"...
- Autres pistes pratiques
:
* Pour un travail collaboratif de cartographie
locale du libre (communs,
tiers-lieux, associations membres ou non du Collectif pour la
transition citoyenne cadidates à fonctionner en "communs") avec Openstreetmap (et pour les effets d'extension et
d'intensification -locale- de "l'espace du libre" que l'on peut en
attendre)... NB : Voir la description du projet
Openstreetmap par Wikipedia ; le site de présentation en
français ; l'accès aux cartes brutes ; l'accés aux cartes à éditer
et documenter, et aux cartes et bases de données déjà disponibles... Pour cela, le mieux serait de ne répertorier que des lieux
"volontaire", c'est à dire d'accord avec une charte minimale et
remplisant une petite fiche standard, pour ne pas faire "d'erreurs de
casting"... A terme, il
faudrait qu'avec des développeurs de Zoomacom (et un peu au delà) nous arrivions à
"communiser yatu.fr" qui fait ce type de
repérage dynamique pour le commerce classique de proximité (à une échelle Loire-sud pour commencer)
sur une base d'Openstreetmap, mais aussi d'une solution pour le
paiement en Liens (mais version
électronique aussi), afin de mettre en synergie tous les points
d'activités signataires, soit de la charte "Lien", soit de la charte
CTC-42 (voire "ville en transition" ?),
soit d'une charte "fabrique des communs", etc...
* Dans le même projet à terme, mais ça
pourrait commencer séparément (?), ne faudrait-il pas développer un "nouveaucommun de la mobilité" (l'échelle géographique est une vraie
question...) comme https://covoiturage-libre.fr/ (qui aurait un intérêt à la fois spécifique
et générique) ? * Quoi que nous fassions,
dans le bon sens, nous devons penser à le documenter sur les sites qui servent justement au partage
des expériences transférables. D'ailleurs, avant de faire, il est bon
de consulter ces sites pour gagner du temps dans la mise au point des
meilleures idées. Il s'agit essentiellement du site http://wiki.lescommuns.org/ . Par exemple, notre journée du 14/01/2018 et les
perspectives qu'elle ouvre ont bénéficié du travail d'enquête de Sylvia
sur ce qui se fait dans d'autres villes dans le sens de (futures)
assemblées des communs. C'est ici : http://notesondesign.org/assemblees-des-communs/. Et Sylvia mettra en ligne sur la page http://wiki.lescommuns.org/wiki/Saint_%C3%89tienne d'autres enseignements sur notre progression...
Et peut-être alimenterons-nous aussi un peu le Wiki "lexique" : http://notesondesign.org/biens-communs-lexique/ ...
* Plus ambitieux (présenté
à la Fabrique des communs / Lyon 9-10/12/2017) : Vers un commun de l'énergie propre
et partagée : le projet DAISEE (Extrait
-7 vues- dudiaporama
de présentation d'un projet communal exemplaire, à voir en mode plein-écran, juste pour
introduire la question)...
* Plus
à notre portée, ne pourrions-nous pas participer à la
revitalisation des quartiers "en relégation" par l'apport de structures
de partage, de production, de commercialisation, d'échange de biens et
de service de qualité et de proximité, basées sur des principes de
communs, d'économie collaborative et solidaire, mobilisant les
dispositifs juridiques et les aides publiques qui existent mais pour
les faire évoluer au moyen de l'expérience ?...
- C'est -par exemple- l'association VRAC (voir sa vidéo de présentation, et les autres...) qui nous propose un point de
départ très intéressant...
- C'est -par exemple- Openfactory (voire
"l'atelier soudé" en région lyonnaise, voire "L'ateliephémère"
à St-Etienne...) qui nous font imaginer ce que pourrait être une
évolution vers un espace multiservice de solutions partagées, parfois
facturables et débouchant sur un nouveau "modèle économique" mais hors
recherche de rentes de propriété...
- Et c'est
-par exemple- le
lieu "Globe 42"
à St-Etienne qui illustre une autre piste possible de re-construction
sociale avec un commun "espace social et de santé participatif"...
Sachant que l'inventaire des communs locaux déjà opérationnels et
cartographiables nous étonnera nous-mêmes dès que nous le
commencerons...
--
Compléments
Conférences Utopia :
* 10/06/2014
: "Les communs : pour quoi faire et jusqu'où ? Discussion ouverte
autour du concept et d'exemples concrets" Conférenciers : Benjamin
CORIAT et Béatrice PARANCE Animateurs : Frédéric SULTAN et Denis
VICHERAT : http://www.dailymotion.com/video/x1zwu8c
* 8/04/2014
: "Penser l'économie de la contribution : l'exemple des logiciels
libres est-il généralisable ?" Conférencier : Bernard STIEGLER,
philosophe : http://www.dailymotion.com/video/x1rojbn (NB :
Ce serait aussi bien sans l'image à cause du décalage de 2 secondes
entre le son et l'image, mais bon...).
Ces vidéos sont intéressantes, notamment car Coriat et Stiegler y
expriment (déjà) un regard
critique sur les communs, en ce sens que ces auteurs ne peuvent les
concevoir qu'à côté d'une réforme primordiale du domaine public (et
du droit) dont les communs sont et seront toujours plus ou moins
tributaires, ce qui pose de redoutables problèmes de "passage à
l'échelle" (entre le local et le mondial)...
Actualisations :
* 7/11/2016
: "Les Communs" : Interview de Benjamin CORIAT (AFD - Agence Française de Développement)
: https://www.youtube.com/watch?v=OsjSqaA3twQ
* 6/09/2017
: "À
destin commun, biens communs..." Intervention de Benjamin CORIAT. (Université Populaire Libre et Solidaire,
aux Grands Voisins -ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul- à Paris)
: https://youtu.be/EitATwSFSeU
* 30/10/2017
: "Repenser les services publics par le retour des communs" Benjamin
CORIAT (sur Xerfi-canal) : https://www.youtube.com/watch?v=61J4fGLiNCY
* Concrètement "l'appel au commun" doit désormais
interpeller les biens et les services publics chaque fois qu'ils sont
mal gérés d'un point de vue citoyen. Il devra aussi interpeller la
production des biens et services privés, chaque fois que des effets
externes négatifs sont et seront constatés ou prévisibles sans cela.
C'est ainsi que naitra le débat de fond qui doit gagner du terrain...
Une opportunité, en France, peut se présenter avec la proposition de
loi annoncée dont le caractère cosmétique ou "coup de com." (genre greenwashing) ne nous
échappera pas, mais il faut bien savoir amplifier tout ce qui légitime
l'approfondissement du débat. Il s'agit de l'annonce de volonté
politique d'approfondissement de la "responsabilité sociale des
entreprises", qui risque bien d'être "accessoirisée" sous forme de
nouvelles "sociétés à objet social étendu" qui ne seraient qu'une
concession marginale aux communs... Mais il y a sûrement plusieurs
façons d'embrayer sur le "Chiche !" poussé le 15/11/2017 (sur Xerfi-canal) par Christian
CHAVAGNEUX (Economiste et
éditorialiste à Alternatives Economiques) : http://www.xerficanal-economie.com/emission/Christian-Chavagneux-Macron-veut-refonder-l-entreprise-Chiche-_3745387.html
Il fait référence à une volonté affichée du gouvernement qui s'est
donnée à voir notamment dans cette intervention récente de Nicolas Hulot, mais
pas seulement...
* 4/01/2018
: "Le retour du collectif " : Une émission de France culture avec P.
DARDOT (co-auteur de "Communs")
et J. ROCHFELD (co-auteure du
"Dictionnaire des biens communs") : 44 minutes intéressantes,
mais si on n'en a qu'une ou deux, les prendre par exemple à partir de
la minute 20 ... :
* 27/01/2018
: L'Invité de la matinale par Caroline Broué était Christophe AGUITON
pour réagir au discours d'E. Macron à Davos qui s'est permis (dans sa seconde partie) d'emprunter
quelques expressions au registre de la critique altermondialiste ... en
insistant notamment sur "l'importance des biens communs". Il était donc
pertinent de replacer ces "emprunts" osés dans le contexte de l'usage
immodéré du "grand écart" entre les mots et les choses chez cet acteur
politique... Avec d'utiles précisions au passage...
* 31/01/2018
: Christophe AGUITON était invité par ATTAC Loire sud pour une
conférence-débat à St-Etienne (Amphi
E01 UJM Fac Tréfilerie)centrée
sur l'ouvrage collectif "Le monde qui
émerge" (LLL Aout 2017),
(dont il a écrit le chapitre sur les
communs), et débordant sur quelques apports de son autre livre
paru en même temps "La gauche du 21ème siècle" (La Découverte) ...
Compte
rendu de la séance complémentaire du 26/02/2018
Une trentaine de présent.e.s à cette séance, à parité de genre,
représentant une belle diversité, avec des militants associatifs et des
acteurs de la transition s’investissant dans l’agriculture, la
distribution alimentaire, la formation, l’énergie renouvelable, la
monnaie locale, les échanges locaux, la rénovation de quartiers, la
transition démocratique, et des personnes venues s’informer sur le
thème des communs.
La vocation de cette soirée était un "prolongement pour passage à
l'acte" après la séance d'initiation du 14/01/2018 au Méliès. En fait,
comme une moitié de ces personnes n'étaient pas venues le 14/01, nous
avons commencé par ces deux nouveaux extraits vidéos de ré-initiation
aux communs :
1) Interview de Benjamin
CORIAT le 7/11/2016 : définitions de base ...
2) Interview de Michel
Bauwens le 18/05/2017 : la vraie économie collaborative ...
Chacun
de ces extraits a donné lieu à une série d'explications
complémentaires, qui ont pris un peu plus de temps que prévu. Ce
n'était pas du temps perdu car les personnes ont ressenti un besoin de
s'approprier cette façon de poser un récit, et
un langage commun rigoureux et partageable, sur ce que chacun.e a déjà
entrepris sur le terrain, à sa façon. Cela a d'ailleurs débouché sur
deux demandes :
- demande de communication de la
présente adresse web pour retrouver les apports présentés, et quelques
autres...
- demande qu'un groupe se donne pour tâche de concevoir un petit
memento argumentaire simple bien utile pour "l'enrôlement" de nos
entourages (bienveillants mais
parfois dubitatifs) dans une
telle dynamique, diversifiée, mais enfin unifiée par un "langage
commun" qui peut nous faire sortir du soupçon d'être, dans nos
microstructures, des agitateurs marginaux.
Il est alors rappelé que ce groupe pourra utilement s'inspirer de l'exposition
en 12 affichettes (assez complètes mais simplifiables) déjà
présentées le 14/01...
Par exemple, nous nous sommes bien retrouvés dans la formulation de B.
Coriat (avec l'exemple global du climat mais qui peut se
décliner localement) selon laquelle notre objectif est de "transformer
les biens communs en communs". Cette accroche nous oblige à
bien faire la distinction entre ces deux expressions : les biens
communs sont une ressource importante pour le bien vivre d'une
communauté, dont un usage privé peu responsable affecte tout le groupe
humain. Alors, ce groupe humain, s'il n'était pas conditionné par deux
siècles (à peine) d'ultra sacralisation-généralisation du droit
de propriété privée et exclusive, devrait naturellement revendiquer la
gestion de cette ressource comme un commun c'est à dire comme
une ressource mise en commun au moyen d'un faisceau de droits
des cogestionnaires et des usagers, qui prévoit une gouvernance
horizontale et partagée mais stricte et impérative de cette ressource,
de façon inclusive, avec toutes les considérations nécessaires à la
préservation de cette ressource et du groupe humain concerné.
Aujourd'hui, le droit commercial privé est largement disqualifié pour
contrer l'imminence de désordres majeurs engendrés par l'agressivité
juridiquement et culturellement permise à l'égard des biens communs.
Par
ailleurs, on connaît les limites de l'Etatisme qui peut, selon son
droit public, transformer certains bien privés et/ou biens communs en
bien publics, mais on retombe le plus souvent sur une gouvernance
verticale qui n'est pas du tout aussi inclusive qu'une gouvernance
horizontale...
Il est donc temps que nous sachions tous dire ce que nous voulons, et
entreprendre en le sachant !
De même, avec M. Bauwens, nous abordons l'autre raison de
l'urgence des communs : Comment allons nous, avec les nouveaux outils
numériques, et plus généralement avec la question des droits d'accès
aux savoirs et aux savoir-faire, exiger une société plus inclusive, et
non pas la société de plus en plus exclusive liée à la généralisation
de la propriété privée dans tous les domaines de la propriété
intellectuelle ? La première réponse est justement dans
l'augmentation, grâce aux solutions numériques gérées comme des
communs, de nos capabilités individuelles et collectives à nous
organiser horizontalement (de "pair à
pair") pour améliorer la
ressource à moindre frais au fur et à mesure que nous l'utilisons
davantage et quasi-gratuitement. Mais, deuxième réponse, M.
Bauwens nous fait prendre conscience que ce modèle d'organisation (de
production et distribution horizontale de ressources) est largement
généralisable au delà du numérique, avec un minimum de support
numérique comme l'outil de coordination que l'on nomme "plateforme".
Les plateformes de "partage" de biens et de services (type Uber)
sont une horreur prédatrice quand elles sont faites pour verrouiller
les droits d'accès et générer une rente pour le propriétaire de l'outil
de coordination, ou quand (comme Google) elles prennent une
apparence de gratuité mais sont faites pour aspirer en masse les
données personnelles (dans des "big
data") et les revendre à des
opérateurs commercialement "agressifs". Ces plateformes pratiquent une
fausse économie collaborative ("extractive"). Au contraire, nous
devons favoriser des ressources et plateformes relevant de la vraie
économie collaborative ("générative"), (type Wikipedia,
Framasoft, et désormais pas mal de petits "alter-Uber"... dans la
coordination productive de plusieurs secteurs). Enfin, M. Bauwens
nous aide à prendre conscience que cette vraie économie collaborative
peut réellement faire reculer le modèle hiérarchique et prédateur qui
s'organise pour la survie du 1% contre les 99%. Mais il faut accélérer
l'éducation populaire, il faut que les communs travaillent les uns pour
les autres dans des chambres et assemblées de communs, et il faut
forcer les Etats à devenir des partenaires facilitateurs des communs.
Tel devrait être le prolongement "global" de toutes nos initiatives
"locales", et sectorielles...
Dans l’expression des participant.e.s sont apparus :
- Des mots marqueurs de notre culture commune, comme
anticiper l’effondrement, chercher des alternatives, avoir une démarche
participative, autonomie, solidarité, démocratie locale, transition
citoyenne, gouvernance partagée…
- Des exemples de communs en œuvre dans la Loire :
• le travail de
Pauline F., architecte, sur le quartier St Roch, (Commun urbain : «
faire une rue partagée »)
« Il me semble qu’il y a des choses à réfléchir ensemble pour inventer
"un savoir agir ensemble" (maitrise d’ouvrage public, maitrise d’œuvre
et usagers, associations, collectifs…) ».
• Les « biens de section » qui existent encore dans
la Loire et la Haute-Loire : exemple de St Régis du Coin.
- Des questions importantes concernant :
• Le recensement des
communs existants dans la Loire, et des projets travaillant dans «
l’esprit des communs »
• L’articulation entre communs et revenu de base (ou
ses avatars)
• Le contre-argument de l’individualisme (« vous
voudriez inclure des profiteurs ? » et/ou « quel lien entre
contribution et revenu ? » …)
• La question du temps-bénévole pour faire vivre les
communs
• Le passage à l’échelle
• Comment faire système
• La différence entre communs et biens communs
• La stratégie de développement des communs (en
commençant par les biens communs ?)
- Des propositions de travail pour la suite :
• Diffuser l’esprit
des communs à l’occasion de la fête des voisins
• Se mettre au clair sur revenu de base, revenu
contributif, salaire à vie…
• Etudier un argumentaire des Communs expliquant
pourquoi on va en avoir de plus en plus besoin et, aux organisations du
CTC 42 qu’ils en font déjà.
• Organiser un « World café » sur les Communs
• Travailler en priorité sur l’eau et la mobilité
dans la ville
• Travailler sur le thème de la gouvernance partagée
Sur proposition de Yann P., 4 projets
de travail sont retenus :
• Concevoir un
"dépliant" de vulgarisation
des Communs ; et peut-être aussi un autre
sur les outils collaboratifs déjà là pour "dé-GAFAMiser" les outils
numériques actuellement utilisés par les associations et leurs membres.
(NB : GAFAM = Google + Amazon + Facebook + Apple + Microsoft)...
• Cartographier
l’existant (tous les "tiers-lieux")
dans la Loire (ou un sous-territoire), (sans doute en
commençant par les membres du CTC42), pour favoriser les synergies
...
• Faire prendre conscience aux organisations membres
du CTC42 qu’elles
participent à la mise en œuvre de communs, les
accompagner dans ce sens. (Un idée : Les permanences du samedi matin
au PDM du CTC42 pourraient-elles -aussi- servir à ça, avec des
documents pédagogiques pas trop mal faits et consultables à plusieurs ?)
• Etudier comment
l’Etat et les collectivités locales
peuvent être des facilitateurs (cf. au niveau local "plan de
transition et municipales 2020", et à un niveau national : cet autre interview de B.
Coriat où l'on voit par exemple que l'approche par la question de "l'eau
en commun" peut être particulièrement féconde).
Il est (quelques jours plus tard)
décidé que :
• La réunion de départ de ces 4 groupes
de travail aura lieu simulanément au même endroit (à préciser), début ou fin Avril,
selon le résultat d'une consultation par Framadate...
• Nous devons également tâcher d'installer dans la
durée une réunion mensuelle
générale de réflexion et mise en oeuvre sur les communs, que nous
pourrions nommer (comme dans d'autres
villes) "la fabrique des
communs stéphanois". Pour simplifier l'opération, nous proposons
de la faire tous les premiers samedi
du mois à 10h à partir du 14 avril au PDM (Pied des marches, 15 rue Robert 42000
St-Etienne). Mais, dès le samedi
7 avril à 10h, RDV au Bar de
l'Aube (61 rue Antoine Durafour)
pour une séance inaugurale améliorée...
Les
COMMUNS ?
Pour les possibles, c’est nécessaire !
Intro :
Le contexte : quel lien entre CTC - Fête des possibles - son thème, cette quinzaine, à St-Etienne - Communs ...
1/ Rappels :
A partir d'un résumé des notions (video) : Qu'est-ce qu'un commun ? ... (en 3 minutes)
S'ensuit un débat animé sur la distinction entre vraie et fausse économie collaborative (Ce qui distingue le modèle Wikipédia du modèle Uber par exemple).
La question de la légitimité de l'actuel régime de propriété
intellectuelle est posée : ne peut-on pas lui faire confiance dans la
mesure où il se perfectionne pour que chaque contributeur à
l'innovation perçoive sa "juste part" du gain final. Il apparaît alors
qu'il faut approfondir à l'aide d'une distinction juridique majeure et
décisive pour plébisciter aujourd'hui "le retour des communs", c'est la
distinction entre propriété exclusive et inclusive. Pour cela, nous
modifions le plan initial car le mieux est de donner 26 minutes à B.
Coriat qui l'explique bien. D'où l'adaptation suivante du plan ...
2/Une mobilisation globale :
Une présentation (vidéo) approfondie, et ses enjeux concrets, par Benjamin Coriat (mai 2017) : Les communs, outil de transition ... (extrait de 26 minutes)
En effet, cette approche en trois temps (depuis 1980) de la résurgence
des communs passe en revue toutes les raisons citoyennes modernes
d'exiger, au niveau des nations une refonte du droit de propriété, en
partie déjà entamée, mais très insuffisante pour répondre aux risques
régionaux et planétaires qui vont se produire si on ne fait rien ou
trop peu...
S'ensuit un débat de plus en plus riche avec un public très inspiré par
les développements de l'auteur et en mesure de multiplier les exemples
: exagère-t-il sur l'exemple de la pyramide du Louvre ou est-ce une
entrée pertinente pour décrypter les dérives du principe de propriété
exclusive même morcelée ? La compréhension des enjeux progresse !... Et
on en arrive naturellement à la question des enjeux locaux : dans notre
environnement, qu'aimerions-nous bien déclarer "biens communs" ?... ça
tombe bien on va pouvoir illustrer ça avant d'en parler ...
3/Une mobilisation locale, et nous ?... :
L'exemple (vidéo) de la
reprise citoyenne de contrôle sur un vaste entrepot ferroviaire
désaffecté, a priori destiné aux promoteurs contre la population
modeste installée, à Pointe St Charles, quartier populaire de Montréal
(Québec) : Entretien avec une animatrice du collectif "C'est à nous" ... (extrait de 7 minutes)
Un exemple "exotique" ou au contraire éminemment duplicable ? Il y a
des exemples de ce type, même très anciens, en France. Il y a l'exemple
plus récent mais moins urbain de "Notre Dame des Landes". Il est vrai
que pour réussir une victoire de commun urbain de cette ampleur, pas
mal de conditions sont à réunir, mais en cherchant bien, à St-Etienne,
nous ne sommes pas loin d'avoir des occasions comparables avec
plusieurs conditions réunies pour réussir également. Le contre-exemple
est la mise à l'écart des habitants dans les décisions qui ont abouti
au complexe "Steel" alors qu'il y avait peut-être mieux à faire, avec
un processus plus démocratique...
La première chose à exiger est que
les citoyens soient informés à temps des locaux vieillissants appelés à
changer de vocation. A ce sujet, deux cas nous viennent à l'esprit, mais il
faudrait les ressencer tous, ainsi qu'un bon nombre d'espaces publics
qui gagneraient à être "communalisés" ...
- Dans l'immédiat, on pense au
sort qui est en train de se jouer pour l'Hôpital de la Charité, un
espace "public" qui pourrait bien être bradé à des promoteurs alors que
son caractère profondément patrimonial pour la ville et ses habitants
pourrait justifier qu'il soit désormais géré comme un "commun
urbain"... D'ailleurs, une pétition dans ce sens existe déjà ICI : https://www.change.org/p/pour-un-projet-citoyen-sur-le-site-de-la-charité : Une affaire à suivre...
- On pense également au sort de l'ancien bâtiment d'Enedis vers Carnot, sur
lequel on manque aussi cruellement d'informations...
De façon plus banale mais aussi plus quotidienne, c'est (encore)
le moment de s'investir citoyennement dans les processus participatifs
actuellement favorisés dans la rénovation du quartier St-Roch : Les
permanences du CTC au Bar de l'aube pourront partiellement prendre le
relais de Cooproch pour recueillir des souhaits de prise en main de
certains espaces par les habitants...
Conclusion : Il y aura des suites à cette soirée, car il y a plusieurs chantiers à entreprendre :
- de l'information à faire circuler (Echos de la soirée et références ; Informations pratiques sur les mobilisations possibles) ;
- une réflexion sur les communs
à prolonger, en tentant de répondre aux questions : pourquoi
s’intéresser aux communs et pourquoi maintenant ? On trouve
d’intéressantes réponses dans le livre "Vers une république des biens
communs" (voir biblio ci-dessous), qui pourra être présenté par Bernard sous forme d’un petit diaporama ;
- une prochaine réunion de travail à programmer, dans moins d'un mois,
au Bar de l'Aube, au moyen d'un framadate, pour justement sélectionner les choses à faire
selon les priorités et possibilités des présent.e.s et représenté.e.s
... Alors voici ce FRAMADATE auquel vous êtes prié.e de bien vouloir répondre sans tarder- pour en déterminer la date. L'objectif étant de l'afficher ici avant le 9 octobre...
Bibliographie indicative :
- (EXPOSITION "LES COMMUNS") - COMMUN : P. Dardot et Ch. Laval -
La Découverte - mars 2014 - Le retour des communs (La crise de l’idéologie propriétaire) : Benjamin Coriat (dir.) - Les Liens qui Libèrent - 2015
- Sauver le monde (Vers une économie post-capitaliste avec le
peer-to-peer) : Michel Bauwens - Les Liens Qui Liberent - mars 2015 - Manifeste pour une véritable
économie collaborative (Vers une société des communs) : Michel Bauwens
et Vasili Kostakis - Ch. Léopold Meyer - mars 2017
(NB : Le livre est achetable (9 €) mais aussi librement téléchargeable...) - Ubérisons l'Etat ... Avant que d'Autres ne s'en chargent ! : Clément Bertholet et Laura Létourneau - Armand Colin - 2017
- Puissance publique et plateformes numériques : accompagner
l'"ubérisation" : Etude annuelle de Conseil d'Etat - La
Documentation Française - septembre 2017 - Propriété et communs : Mouvement Utopia (Auteur et éditeur) 2017 - Petit manuel de la transition : Attac France - Les Liens Qui Liberent - 2016
- Vers une république des biens communs : Collectif (dont B. Coriat) - Les Liens Qui Liberent - août 2018 ET sa note de lecture par Bernard (qui a évoqué ce nouveau livre à la fin).
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Séance du 24/10/2018, au Bar de l'aube
"Fabriquons
des communs près de chez nous"
Une
quinzaine de présent.e.s, généralement averti.e.s sur les notions
de base et disposé.e.s à « passer à la pratique »,
mais -comme prévu- trois personnes demandeuses d’un petit
rattrapage notionnel…
Aussi,
la brève présentation, par Bernard, de son
diaporama-note-de-lecture de « Vers une République des biens
communs » a joué sa fonction introductive de « mise à
niveau ». Les intéressé.e.s pourront revenir le consulter
ICI. NB : Conseil : mettre le Zoom sur 70% pour bien voir les notes !...
Ensuite,
l’idée était de se mettre dès que possible en ateliers sur
quelques thèmes choisis de fabrique de communs de proximité, en
commençant par un tour de table des souhaits.
Celui-ci a été
très intéressant mais aussi plus long que prévu, de sorte que nous
sommes parvenus à retenir et nous accorder sur 5 pistes privilégiées
(sans pouvoir nous séparer en ateliers dès
ce soir) :
1)
« La rue en commun(s) » :
Personnes
intéressées : Pauline (pilote), Yann, Brice, Pascal ...
Cette
piste contient deux types
de
« ressources à partager » (à
traiter conjointement):
- La voie de circulation (d’abord
à
l’échelle du quartier St-Roch en rénovation, et
peut-être au
delà
dans un second temps) :
Il s’agirait d’aller vers un commun de la mobilité partageable
entre tous les usagers de la zone (et de passage). L’objectif est
d’autant plus ambitieux qu’il passe par la question :
comment fait-on pour faire entrer dans ce commun les habitant qui ne
viennent pas spontanément à une réunion pour en parler ?
-
Les espaces de vie autour des voies et places du quartier (à
l’échelle du quartier St-Roch en rénovation pour commencer, mais
peut-être plus généralement dans un second temps) :
ce
chantier est déjà en cours, aussi la
proposition a
été
faite à celles et ceux que cette piste intéresse de venir à la
réunion du lendemain au même endroit : « Jardinons le
quartier ». Effectivement, cette réunion a attiré plus de 25
personnes et a lancé des chantiers… Un
espace collaboratif en ligne nous permettra de suivre les
propositions sur ce double thème (voir
en fin de texte)
...
2)
Vers l’autonomie
alimentaire sur
un territoire (avec
des communs urbains et ruraux)
?
Personnes
intéressées : Philippe et Vincent (pilotes), Pauline,
Joël, Maryline, Marie-Pierre, Bernadette ...
Cette
piste contient également deux types de ressources à promouvoir :
-
L’agriculture urbaine : c’est un thème qui croise
complètement le précédent avec son « Jardinons le
quartier ». Cependant c’est une occasion de réfléchir en
terme de propagation des meilleures expériences locales vers
d’autres quartiers disponibles pour s’en emparer… Pas de
prochaine date spécifique pour commencer à faire ça, mais on
pourra aussi alimenter cette perspective sur un espace collaboratif
en ligne (voir en fin de texte).
- L’agriculture
professionnelle rurale en train de se repenser dans l’esprit des
communs et du maillage de filières en circuits plus courts. Là une
réunion est déjà programmée : le 13/11 à 18h au Bar de
l’aube.
Il
existe déjà un groupe, au sein du CTC-42, pour accompagner cette
expérience qui commence. Il suffira donc de suivre et d’alimenter
l’espace collaboratif en ligne dédié au « LIEN en Communs »
pour s’informer sur ces avancées et répondre à quelques
invitations (dates), soit pour venir s’informer, soit pour venir
donner un coup de main sur certaines tâches (voir en fin de texte).
Personnes
intéressées :
Ulysse (absent ce jour, mais pilote tout désigné...), Yann,
Jean-François, Joël, Vincent, Pauline, Marie-Pierre ...
Cet
espace public va-t-il être démembré
et abandonné au sort des plus plus offrants d’une très opaque
privatisation par lots ?
Ne
devrait-il
pas
être
transformé, au
moins partiellement et au moins transitoirement,
en espace
d’expérimentation de communs
à vocation intégratrice
(comme
dans le précédent de l'hôpital des « Grands voisins» dans Paris
14ème par exemple : Cf. l'article de la revue Oblik n°1 fin 2017) ?
5)
Le CTC42 comme « Commun des communs » Là
aussi, il existe déjà un groupe de volontaires (Joël,
Michel, Bernard...)
du CTC-42 qui
travaille et que l’on peut rejoindre… via
l’espace collaboratif en ligne dédié également prochainement
indiqué ci-après…
Autres
pistes mentionnées par les participant.e.s :
l’eau en commun ; les déchets (un
groupe travaille
par ailleurs
sur ce thème, on
échangera...) ;
le livre comme commun culturel ; le Bar
de l’aube
comme « tiers-lieu » ? …
ENFIN :
Travailler
sur 5
pistes de communs de proximité ne doit pas nous faire perdre de vue
l’objectif « de second niveau » (plus
global)
de
cette « fabrique de communs ». Pour cela il faut prévoir
une autre rencontre plénière de toutes les personnes intéressées,
d’abord par le travail sur ces 5
axes... Ce sera aussi un moyen d'impliquer nos observateurs non contributeurs pour l’instant,
mais susceptibles de nous rejoindre d’une façon ou d’une
autre, ne serait-ce qu'en relayant les infos...
C’est pourquoi on prévoit de se retrouver ensemble le 23 Janvier. On en reparlera …